La leçon cachée de l’échec SAP Lidl pour les entreprises DZ

La leçon cachée de l’échec SAP Lidl pour les entreprises DZ

Dans l’un de nos articles nous évoquions brièvement le fiasco financier, logistique et humain qu’avait été l’implémentation SAP chez Lidl : le projet a été lancé dans sa planification en 2011, des équipes en interne avaient été mobilisés pendant près de 7 ans pour un échec total et une perte sèche de 500 millions de dollars !

Pour rappel Lidl, c’est près de 12000 magasins disséminés à travers l’Europe, l’Asie et les Etats unis, ce qui signifie que structurellement cette entreprise était parée organisée, et assez structurée pour accueillir un projet de cette envergure, autrement une telle expansion et croissance ne serait pas possible pour un conglomérat de ce calibre.

Pourquoi nous vous écrivons ces lignes et quel rapport avec les distributeurs, l’agroalimentaire et les entreprises algériennes ? Vous allez rapidement comprendre dans les lignes qui suivent.

L’intégrateur qui avait été soigneusement sélectionné n’est autre que KPS consulting, gold partner SAP, qui a réalisé la 3eme plus grande implémentation SAP Concur dans toute l’Europe, connue pour son expertise dans l’implémentation de SAP dans le domaine du retail et de la distribution et nommé par SAP l’an dernier comme « Focus partner » dans la catégorie Retail & Consumer Goods. https://www.concur.com/partners/kps-consulting

 

Dès lors la question que l’on est en droit de se poser est : comment ce projet regroupant deux entités qui semblaient armées et parées pour le succès lors de l’implémentation de l’ERP SAP est devenu un cas d’étude des erreurs à ne pas reproduire ?

Les raisons multiples et pour les plus curieux de nos lecteurs, nous les disséquons dans cet article (cliquez ici), cependant ce qui va nous intéresser dans l’article d’aujourd’hui, c’est ce qu’on appelle la surcustomisation et l’écart avec les process standard, dit plus simplement « le SAP de Frankenstein ».

Dans un jargon un peu plus technique, c’est une déviation totale de l’approche « fit to standard »

 

Le fit to standard dans un projet ERP : c’est quoi ?

Dans un projet ERP en Algérie, ou ailleurs comme cela a été démontré précédemment, la tentation est forte de “tout adapter à nos habitudes”, Mauvaise idée.

L’approche Fit-to-Standard consiste au contraire à coller aux processus standards SAP, puis à limiter les écarts au strict nécessaire business. Pour aboutir, in fine, à un TCO maîtrisé, des délais de déploiement plus courts et des montées de version S/4HANA sans douleur.

En deux mots : pourquoi “colle-au-standard” vaut mieux que “Frankenstein”

  • Time-to-Value : vous démarrez plus vite sur des best practices SAP éprouvées dans votre secteur.
  • Coûts : moins de développements ⇒ moins de dette technique, moins de maintenance.
  • Évolutivité : les upgrades SAP restent simples, donc votre ERP ne se fige pas.

Pour aller plus loin : notre décryptage complet de l’approche Fit-to-Standard
Si vous voulez la version longue (exemples concrets, erreurs fréquentes, matrice “standard vs. écart”), nous avons détaillé l’approche Fit-to-Standard ici — avec un guide opérationnel pensé pour les décideurs en Algérie : https://itsolutions.dz/pourquoi-lapproche-fit-to-standard-est-la-cle-du-succes-dun-projet-erp-en-algerie/

Dans la section suivante, nous allons détailler comme SAP Activate permet justement de mettre en œuvre cette approche.

 

SAP Activate : quand le Fit-to-Standard devient une méthode, pas un slogan

L’accélérateur«  fit-to-standard process » désigne l’alignement des processus métier sur les fonctionnalités standard des logiciels SAP, minimisant ainsi le besoin de personnalisation poussée.

Cette approche vise à exploiter les fonctionnalités clés en main de SAP pour répondre aux besoins métier, garantissant une mise en œuvre plus fluide et une maintenance système simplifiée.

Concrètement qu’est ce que cela signifie ?

 

 

Mais au fait, c’est quoi SAP Activate ?

“Les plans sont inutiles, la planification est indispensable.” — Eisenhower
SAP Activate, c’est la méthode qui transforme l’idée Fit-to-Standard en chemin balisé. On avance en 6 étapes.
Suivons une seule entreprise fictive afin d’imager au mieux pour nos lecteurs, Atlas Pharma (laboratoire algérien fictif), pour voir ce que chacun fait à chaque étape, sans jargon.

1) Discover — Pourquoi fait-on ce projet ?

Objectif simple : vérifier que l’ERP répond à un problème métier clair et rentable.

  • Directeur général (DG) : pose 3 cibles mesurables (“retracer un lot en < 2 min”, “réduire les ruptures de 20 %”, “clôturer plus vite”).
  • Directeur financier (CFO) : chiffre le retour sur investissement (économies → moins d’erreurs, moins de logiciels en double).
  • Directrice qualité : liste les contraintes réglementaires (quarantaine 48 h, étiquettes bilingues, QR-code).
  • Responsable production : décrit comment le travail se fait aujourd’hui (du bon sens, pas de jargon).
  • Intégrateur SAP Algérie : montre en démo ce que SAP standard sait déjà faire.

Décision de fin d’étape : “Oui, on y va” avec un périmètre raisonnable (pas tout, tout de suite).
A la fin de cette étape l’on sait pourquoi on investit, on va, et quand on s’arrête, cap sur l’étape suivante

2) Prepare — Avec qui, sur quoi et dans quel ordre ?

Objectif simple : préparer l’équipe, les accès, et les données pour que les ateliers soient concrets.

  • Chef de projet côté client : fixe un calendrier réaliste et un RACI (qui décide quoi).
  • CFO + Achats : listent les contrats & tarifs à migrer (on nettoie le bazar).
  • Qualité + Production : rassemblent une mini-base d’exemple (5–10 produits, 2–3 sites).
  • IT : ouvre un environnement de test prêt à l’emploi.
  • Intégrateur ERP Algérie : explique le déroulé des ateliers et les règles du jeu (on part du standard, on note les “vraies” exceptions).

Décision de fin d’étape : “Tout est prêt pour essayer dans un faux-vrai système.”
Désormais place à l’exploration.

3) Explore — Essayer le standard et noter ce qui coince

Objectif simple : jouer les processus en standard SAP et noter seulement ce qui bloque le métier.

  • Users métier (magasin, planification, ventes, qualité) : font le travail dans SAP (réception, libération de lot, commande, facture).
  • Intégrateur SAP Algérie : reformule chaque “spécificité” en besoin métier (“pourquoi c’est indispensable ?”).
  • Chef de projet : priorise les différences :
    • Standard sans changement (on garde),
    • 🟡 Petit ajustement (étiquette bilingue, QR-code),
    • Hors-périmètre (idée tentante mais non prioritaire).

Décision de fin d’étape : un backlog clair des écarts indispensables (et seulement eux), avec impact coût/délai.
Ainsi, on essaie d’abord le « prêt-à-porter », on retouche seulement si ça serre ou ça flotte.
Cette étape souvent négligée est critique et peut à elle seule faire couler le projet et engloutir le portefeuille et l’usine, il est important de savoir prioriser ses besoins : https://insidjam.com/exprimer-ses-besoins-lors-de-la-mise-en-place-dun-erp/

4) Realize — Construire par petits lots et valider au fur et à mesure

Objectif simple : configurer, tester avec les équipes, livrer petit mais sûr.

  • Intégrateur : configure le cœur du standard (lots, traçabilité, prix, commandes, factures).
  • Développeur : n’intervient que sur les 2–3 ajustements validés (ex. gabarit d’étiquette bilingue).
  • Users métier : testent chaque semaine de petites choses (ça marche / ça ne marche pas ?).
  • Qualité : documente ce qui sera auditable (qui a validé quoi).
  • Chef de projet : bloque tout nouveau “et si on ajoutait…” qui n’était pas prioritaire.

Décision de fin d’étape : “Le système fait ce qu’on lui a demandé, testé par ceux qui l’utiliseront.”
On évite ainsi ce qu’on appelle l’effet tunnel ; on voit le progrès toutes les 2 semaines, et non pas la lumière au bout du tunnel qui parait si lointaine et inatteignable.

5) Deploy — Basculer sans casser le quotidien

Objectif simple : passer en production proprement (données migrées, équipes prêtes).

  • IT : copie les données propres (produits, clients, stocks).
  • Chefs d’équipe : font des essais de bascule (répétition générale).
  • Formateurs internes : montrent les 10 gestes clés à chaque poste de travail (vidéos courtes).
  • Support (client + intégrateur) : répond vite pendant les 10–15 premiers jours.

Décision de fin d’étape : “On a démarré, on tient la route.”

6) Run — Faire vivre, améliorer, mettre à jour

Objectif simple : stabiliser, améliorer ce qui compte, rester à jour.

  • Direction : suit 3–5 indicateurs (ruptures, délais, retours clients, temps de traçabilité).
  • Métier : propose quelques améliorations utiles (ex. un rapport plus lisible pour l’ONIL).
  • IT + Intégrateur SAP Algérie : appliquent les mises à jour SAP régulières sans tout casser (parce qu’on a très peu de code en plus).

Décision de fin d’étape (continue) : “On garde ce qui marche, on améliore ce qui compte, on évite la sur-customisation.”
L’ERP « vit », il reste simple et s’améliore par petites touches.

Ce que cet exemple change pour un industriel (sans jargon)

  • Vous économisez : moins de développements → moins d’entretien → budget IT qui respire.
  • Vous accélérez : on livre par étapes → les équipes voient vite du résultat.
  • Vous dormez tranquille : mises à jour SAP faciles → conformité (qualité, fiscalité) sans crise.
  • Vous gardez la main : les décisions restent métier (pas “geek”) et mesurables.

 

Mini-glossaire (3 mots qui font peur, expliqués simplement)

  • Standard SAP : les fonctions prêtes dans le logiciel (comme un smartphone avec ses applis de base).
  • Écart / Backlog : la liste courte de ce qui manque vraiment et qu’on fera après.
  • Fit-to-Standard : on adapte d’abord nos habitudes au logiciel, pas l’inverse.

 

Et pour l’Algérie concrètement ?

Choisir un Intégrateur ERP Algérie ou un Intégrateur SAP Algérie qui pratique SAP Activate, c’est choisir une équipe qui :

  1. commence par le métier,
  2. démontre le standard,
  3. ne code que le minimum utile,
  4. passe en production sans drame,
  5. garde le système simple et à jour.

 

 

 

By |2025-10-01T10:04:44+02:00septembre 30th, 2025|Non classé|Commentaires fermés sur La leçon cachée de l’échec SAP Lidl pour les entreprises DZ

About the Author: